Lunettes et lampes de luminothérapie

Une solution thérapeutique émergente

Les troubles du sommeil et des rythmes biologiques sont associés à des pathologies et situations de la vie courante où les conditions lumineuses ne permettent pas la synchronisation de l’horloge biologique.

Or il est aujourd’hui avéré que la lumière est efficace pour manipuler l’horloge biologique et traiter ses troubles.

Rappelons-le : les recommandations actuelles sont une exposition quotidienne de 30 à 60 minutes à une lumière de forte intensité (10 000 lux) au réveil, à un horaire adapté au patient pendant trois à cinq semaines, ou plus si c’est nécessaire.

La photothérapie est proposée par quelques centres du sommeil et quelques services hospitaliers de psychiatrie. Le traitement peut avoir lieu au sein du service ou au domicile du patient. Si le traitement a lieu au centre hospitalier, le patient s’y rendra tous les jours durant toute la période du traitement. Si le traitement a lieu à domicile, des lampes spécialisées peuvent être soit mises à disposition par le centre, soit achetées par le patient. Certaines lampes spécialisées disponibles sur le marché répondent aux mêmes critères que les lampes utilisées en contexte clinique. Les lampes de photothérapie sont remboursées dans certains pays d’Europe, mais pas encore en France.

Le choix de la lampe

Le choix de sa lampe de photothérapie est important. Les lampes de photothérapie se distinguent des lampes d’éclairage habituelles. Un bureau éclairé dans des conditions normales reçoit environ 500 lux, tandis que 10 000 lux sont recommandés pour un traitement par photothérapie.

Qu’est-ce qu’une bonne lampe ?

Sa dimension sera au moins de 40 cm de largeur et de 30 cm de hauteur. La plupart des études qui ont démontré l’efficacité de la photothérapie ont en effet été réalisées sur des panneaux lumineux de forte puissance, délivrant environ 10 000 lux au niveau de l’œil du sujet. Il est également important que la lampe respecte les critères techniques et de qualité, et notamment la directive européenne 93/42/CEE du 14 juin 1993 relative aux dispositifs médicaux.

Le panneau lumineux à lumière blanche est le plus recommandé du fait de sa surface d’émission et de sa puissance lumineuse.

Tableau des recommandations techniques :

  • Une lumière blanche (couleur de température ~4000 kelvin. Le kelvin étant l’unité utilisée pour exprimer la température d’une source lumineuse)
  • Une intensité lumineuse entre 5000 et 10 000 lux au niveau des yeux du patient (à 30 cm)
  • Une lumière non scintillante
  • La lampe doit posséder un filtre à ultraviolets (les UV sont nocifs pour la peau et la rétine) et ne pas contenir d’infrarouges(les lumières halogènes en produisent)
  • Une surface d’émission suffisante. Les recommandations portent sur une surface minimale de 74 cm²

Les autres sources de lumière existant sur le marché

Il existe également d’autres systèmes plus légers et plus petits que les panneaux lumineux standards. La lumière émise est tantôt blanche, tantôt verte ou bleue. Des systèmes existent qui se portent tels des casques ou des lunettes. Plus pratiques parce que mobiles, ces dispositifs n’ont cependant pas été l’objet d’études qui en aient démontré l’efficacité clinique. Concernant les systèmes délivrant de la lumière bleue, une vraie prudence est de mise : la preuve de leur innocuité sur la santé (sur l’œil en particulier) est encore en suspens.

Il existe également des simulateurs de l’aube souvent combinés à un réveil matin. Le principe : permettre « un éveil en lumière ». Le simulateur produit une lumière dont l’intensité augmente progressivement jusqu’à atteindre 200 à 400 lux au moment du réveil. Le dispositif permet le plus souvent des réglages pour intensifier la lumière pendant 15 à 30 minutes. L’intérêt clinique de ces dispositifs reste à démontrer. Le peu d’études menées suggérent que certaines personnes peuvent tirer profit de ce dispositif et d’autres pas. Aussi en l’état actuel des avancées de la connaissance, seul le panneau lumineux est conseillé pour traiter le trouble affectif saisonnier. Les autres dispositifs sont à envisager comme des adjuvants au bien-être plus que comme des solutions thérapeutiques faute d’études probantes sur leur efficacité sur un terrain pathologique.

Les précautions d’emploi

Quels effets secondaires ?

La photothérapie comporte quelques contre-indications et peut entrainer des effets non souhaités. La première recommandation est de consulter son médecin avant d’entreprendre un traitement, quel qu’il soit.

Tous les traitements antidépresseurs efficaces sont passibles d’entrainer des états maniaques ou hypomaniaques chez les patients prédisposés au trouble bipolaire. Ces états sont comme des inversions de l’humeur dépressive : une grande agitation au lieu d’une apathie, euphorie au lieu de mélancolie. Phénomène rare mais bien réel.

Sur le plan ophtalmologique, la lumière émise par la lampe de photothérapie n’entraîne pas de lésions. Ceci dit, un examen des yeux est recommandé chez les patients atteints d’une maladie de l’œil (glaucome, dégénérescence rétinienne, conjonctivites, kératites, etc.) (un lien vers le tableau des pathologies de l’œil). Les personnes particulièrement sensibles à la lumière comme le sont les malvoyants ou les individus souffrant de photophobie peuvent ne pas bien supporter l’intensité lumineuse de la lampe. De même les patients souffrant de cataracte ne la supportent que difficilement. Certaines maladies de la rétine également, comme la rétinite pigmentaire ou la dégénérescence maculaire, peuvent présenter des contre-indications. Une expertise médicale sera nécessaire.

L’innocuité de la photothérapie est cependant la règle générale. C’est encore plus évident pour les femmes enceintes déprimées qui peuvent y trouver une alternative sans danger au traitement par antidépresseurs.

Gérer au mieux les effets non souhaités

Les effets non souhaités sont pour la plupart faciles à appréhender. Les maux de tête ou nausées surviennent au commencement du traitement. Eloigner un peu la lampe et limiter le temps d’exposition permettront d’y remédier jusqu’à ce que les règles habituelles puissent à nouveau être observées.

Le sommeil peut également être perturbé, contre-coup de l’effet stimulant du traitement. Une solution : s’exposer à la lumière plus tôt le matin. La durée totale de sommeil est réduite, ce qui entraîne une « concentration de sommeil ». S’il devient plus court, le sommeil sera plus réparateur.

Enfin, les lumières à courte longueur d’onde peuvent interagir avec des médicaments photosensibilisants tels les antidépresseurs, les antipsychotiques, les anti-arythmiques et les antibiotiques (la tétracycline prescrite pour les acnés). Dans ces situations, cette interaction pourrait produire des effets nocifs sur la rétine.

→ IL EST CONSEILLÉ A TOUT NOUVEAU PATIENT DE CONSULTER UN MÉDECIN TRAITANT OU SPÉCIALISTE AFIN D’ÉVALUER LES RISQUES ET CONTRE-INDICATIONS POSSIBLES DE LA PHOTOTHÉRAPIE.

Le coût de la photothérapie

Il faudra compter en premier lieu le coût d’une consultation chez son médecin généraliste.

Puis, si vous choisissiez de louer une lampe de photothérapie, cela reviendra environ à 50 euros par mois. Une lampe neuve coûtera entre 150 et 250 euros selon le modèle choisi comme par exemple les Lampes de luminothérapie Solvital. Elle pourra être utilisée pendant plusieurs années, condition importante en contexte de traitement d’un TAS ou d’un trouble du rythme circadien. Le plus souvent, le traitement par photothérapie permet de réduire le nombre de consultations médicales et de limiter voire d’annuler le coût des traitements hypnotiques et antidépresseurs classiques.