Autres troubles, pathologies et applications de la luminothérapie

Troubles affectifs saisonniers
(Source : Chronotherapeutics for affective disorders, Anna Wirz-Justice, Francesco Benedetti, Michael Terman.)

Nous avons considéré plus spécifiquement les troubles affectifs saisonniers et les effets de la photothérapie sur le TAS. Cependant ce traitement est également pertinent pour une large palette d’affections psychiatriques autres que le TAS (https://cet.org/). C’est important de le signaler et d’insister sur le fait que la lumière est particulièrement recommandée également pour les affections non saisonnières. La lumière peut avoir des effets bénéfiques sur les patients souffrant de dépression chronique depuis plus de deux ans. Elle peut être recommandée également chez les patients sur lesquels les traitements classiques n’ont que peu d’effet et/ou pour lesquels la seule alternative est la thérapie électro-convulsive (électrochocs.)
Les autres troubles circadiens du sommeil rencontrés dans d’autres pathologies psychiatriques non saisonnières peuvent être traités par photothérapie, mélatonine ou les deux, comme traitements adjuvants des traitements médicamenteux.

La dépression postpartum

Des études contrôlées ou en label ouvert ont montré les effets bénéfiques de la photothérapie sur la dépression des femmes enceintes(2). Elle offre un traitement somatique alternatif sans danger. Son efficacité et ses effets non souhaités ont été tous deux rapportés à son dosage. Ainsi une patiente ne manifestant pas de signes d’amélioration à une exposition à l’éveil à 7000 lux pendant 60 minutes durant 5 semaines a connu une rémission complète lorsque la durée d’exposition a été porté à 75 minutes. Bien que des études impliquant des cohortes plus importantes soient requises, la photothérapie, le matin, constitue une option pertinente. Certaines patientes ayant répondu favorablement à un traitement par photothérapie ante-partum l’ont poursuivi pendant la période post-partum avec de bons résultats.

(2) http://ajp.psychiatryonline.org/cgi/content/full/157/2/303-a

Le trouble dystrophique prémenstruel

Des patientes porteuses d’un trouble dystrophique prémenstruel saisonnier ou non saisonnier ont répondu favorablement à une semaine de photothérapie administrée pendant la phase lutéale d’après une étude parue dans l’American Journal of Psychiatry(3). Une autre étude sur 2 mois avec une exposition à 10 000 lux pendant 30 minutes durant la phase lutéale a mis en évidence des améliorations significatives, comprenant un soulagement de leur état dépressif et de leurs symptômes physiques(4). Les recommandations conseillées pour ce trouble sont les recommandations en vigueur pour les troubles affectifs faute d’études spécifiques. En clinique, une patiente hypersomniaque ou qui éprouve des difficultés à se réveiller gagnera à s’exposer le matin. Cette approche thérapeutique sera particulièrement recommandée pour les femmes qui ne répondent pas aux traitements médicamenteux.

(3) http://ajp.psychiatryonline.org/cgi/content/abstract/150/9/1417

(4) http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=1905561

Boulimie nerveuse

Beaucoup de patients boulimiques souffrent d’une exacerbation saisonnière de leurs symptômes. Une étude ouverte a mis en évidence un appétit compulsif moins important de 46 % et des vomissements intentionnels en régression de -36 % allant avec une réduction de 56 % des scores sur l’échelle d’évaluation(5). Une étude contrôlée a montré des résultats plus significatifs pour une photothérapie à 10 000 lux, 30 minutes le matin, aussi bien pour les symptômes dépressifs que boulimiques(6).Chez les patients boulimiques ne souffrant pas de dépressions saisonnières, il est apparu également que la photothérapie le matin diminue l’appétit compulsif et les vomissements volontaires.

Par ailleurs, une étude(7) a mis en évidence l’effet régulateur de la photothérapie sur le rythme circadien de la température corporelle, le rythme de la faim et son effet antidépresseur sur les troubles de l’humeur des patients porteurs de troubles des conduites alimentaires.

 

(5) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11305701

(6) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10579376

(7) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18283250